"Histoires d’eau à Cayenne autrefois"
Pendant cette période de crise sanitaire, le musée est heureux de vous accueillir !
Cette exposition raconte des histoires vraies concernant l’eau à Cayenne, du XIXème siècle à la première moitié du XXème. Plusieurs thématiques y sont abordées. Comment on recueillait l’eau, comment on l’utilisait, comment les eaux noires étaient évacuées, etc …, à une époque où il n’y avait pas d’eau courante.
L’exposition évoque différentes périodes :
• Tout d’abord, avant 1867, lorsque la capitale est sans eau courante. Elle est principalement approvisionnée en eau par des puits publics et privés, dont seuls certains offrent une eau saine. La seule alternative, pour une eau de bonne qualité, est la source de Baduel. Mais pour l’époque, son transport est très coûteux, la source étant éloignée du centre-ville de près de 5 km. De 1851 à 1859, plusieurs projets d’adduction d’eau à partir du ruisseau de la montagne de Rémire échouent, principalement en raison de leur coût au-dessus des moyens de la colonie.
• Ensuite, de 1867 à 1893, lorsque plusieurs conduites d’eau sont réalisées. La 1ère conduite d’eau est inaugurée en 1867. L’eau des lacs du Rorota est amenée par une conduite forcée à Cayenne jusqu’à un réservoir de 500 m3 construit sur la colline du Cépérou. De là, elle est dispensée gratuitement à des fontaines et bornes-fontaines publiques. Les particuliers qui souscrivent un abonnement reçoivent l’eau à domicile en quantité limitée.
Cependant, dès 1869, la distribution de l’eau s’avère insuffisante pour diverses raisons : vandalisme, gaspillage, fuites, prises importantes de certaines administrations. En 1888, un grand incendie détruit le quartier le plus riche de Cayenne. Le manque d’eau pour éteindre le feu est pointé du doigt. Une deuxième conduite est inaugurée en 1893. Elle part aussi de Rémire, avec un réservoir de 2400 m3 à Montabo.
• Enfin, durant la première moitié du XXème siècle. Pendant cette période, les restrictions dans la distribution de l’eau sont récurrentes, surtout en saison sèche. Les projets d’amélioration n’aboutissent pas, faute de moyens financiers. La situation s’améliore véritablement après la départementalisation (1946-1947), avec la mobilisation de nouveaux crédits. Un nouveau réservoir remplace l’ancien sur la colline du Cépérou ; la plupart des anciennes conduites sont remplacées et le réseau s’étend vers le sud et l’est de Cayenne.
L’exposition fait corps avec la petite maison créole du 54, rue Madame Payé, dédiée à l’art de vivre autrefois dans le chef-lieu, qui a gardé son puits, sa chambre à bain, sa cuisine…et ses autres pièces de vie. Elle a, pour l’occasion, retrouvé un cabinet d’aisances !