A travers cette exposition, c'est tout un panel d'objets issu des populations du plateau des Guyanes: amérindiennes et bushinenge qui est présenté. Vanneries et céramiques parées de motifs, bancs, hamacs, instruments de musiques, objets du quotidien, découvertes archéologiques: toutes ces productions, d'hier et aujourd'hui, témoignent de nombreux points communs entre ces populations en termes de techniques et de matériaux de confection.

Guyane, Brésil et Suriname abritent tous trois des populations qui ont été amenées à se déplacer au fil de temps sur l'ensemble du territoire. Les objets produits, issus de fouilles archéologiques (MDAF n°84) ou de collectes ethnographiques sont le fruit de transmission de savoir-faire comme les techniques de tressage d'une vannerie, le tissage, la sculpture du bois, le travail de l'argile. Elles résultent aussi de rencontres liées à des activités de commerce, de troc entre ces populations par exemple ou encore d'ententes, de festivités. Rien d'étonnant donc à retrouver chez chacune d'elles des objets qui se ressemblent : la presse à manioc par exemple, conçue en fibres végétales (MPEG 7561) est un objet traditionnel amérindien que l'on trouve également chez les bushinenge. Cet élément du patrimoine du plateau des Guyanes entre dans le cadre de la préparation des repas et permet d'extraire la patte à manioc.

De manière générale, amérindiens et bushinenge ont su tirer parti de l'environnement dans lequel ils vivent: à travers la confection d'objets en matériaux naturels comme le bois (SSM H-0237), le coton (MCG 91.8.231), l'argile (MCG 91.5.57), la calebasse (MPEG 13761), ou encore les plumes (MPEG N01\2009).

Les vanneries amérindiennes très souvent ornées de motifs (MPEG 13793) tout comme les tenues (MPEG 13986), textiles (MCG 91.8.219 ; MCG 91.8.231 ; SSM T-0027), coiffes parées de plumes (MPEG N01\2009), constituent un marqueur identitaire fort. Les bushinenge quant à eux, sont excellents dans l'art de travailler le bois (SSM H-0483). Les ornementations sculptées sont une caractéristique que l'on retrouve sur certains objets Saramaka (SSM H-0136), tandis que d'autres artisans rajoutent des décors peints pour affirmer leur appartenance à un groupe, c'est le cas des Ndjuka par exemple (MCG 90.8.89).